La Sala dei Protettori

La Sala dei Protettori

Au premier coup d’œil

La Sala dei Protettori remonte à l’extension du Palais de 1508 et on y retrouve le même style architectural que les autres salles de représentation. Aujourd’hui, la pièce (où se trouvent certains des travaux les plus précieux du Palais) permet d’accéder directement au bureau du Président de l’Autorité du Système Portuaire de la Mer Ligurienne Occidentale et on y tient les réunions des dirigeants de l’Autorité et de son Comité de Gestion.

La decouverte de Sala dei Protettori

La Vierge à l’Enfant et Saint Georges

C’est une toile en forme de lunette sur laquelle Saint Georges est représenté au premier plan vêtu d’armure et, en arrière-plan, au centre, la Vierge et l’Enfant. Actuellement, la peinture est conservée dans le bureau du Président de l’institution. D’après les documents, on sait que la peinture, avant la restauration du Palazzo San Giorgio à la fin du XIXe siècle, était située au deuxième étage avec les archives de la Banque de Saint Georges. L’attribution de l’œuvre est plutôt controversée : Federico Alizieri, dans la première édition (1866) de son Guida Artistica per la città di Genova (Guide artistique pour la ville de Gênes), l’attribue à Domenico Fiasella, tandis que dans la deuxième édition l’attribution est à G.B. Carlone. À la fin du XIXe siècle, pour permettre la restauration du Palais par D’Andrade, la peinture fut transférée aux Archives d’État et plus tard ramené au Palais au début du XXe siècle. Au cours de ce dernier déplacement, à l’arrière de la toile on a découvert une note « avec une écriture caractéristique du XVIIe siècle » portant le nom de Luciano Borzone. Les attributions plus récentes incluent également Crespi. Pendant les dernières années, les expositions sur Caravage et Orazio et Artemisia Gentileschi ainsi que l’observation de la qualité de la peinture, en particulier en référence à des parties importantes (voir les mains de Saint Georges et la figure même du Saint à l’égard de la Vierge), permettent d’envisager la présence d’au moins deux mains différentes dans la réalisation de la peinture. La présence d’Orazio Gentileschi à Gênes en même temps que l’œuvre est peinte, son amitié documentée avec Luciano Borzone et les similitudes surprenantes avec la figure de Valériane dans la Vision de Sainte Cécile (du même Gentileschi) conservée à Brera offrent d’autres réflexions. Ces raisons et d’autres ont conduit à la nécessité de recueillir autant d’informations que possible pour attirer l’attention des critiques sur une attribution qui pourrait être reconsidérée.

*La période entre 1528 et 1630 est connue comme « le siècle génois » : en fait, à cette époque la République de Gênes, en plus de confirmer son rôle de carrefour du trafic maritime entre l’Est et l’Ouest, avait vu augmenter considérablement son poids dans la politique européenne et « La Superbe » était devenue un centre artistique très important de portée européenne. Gênes, en fait, était un centre où on expérimentait les tendances et par lequel transitaient plusieurs des plus grands artistes de l’époque, de toutes nationalités, en particulier Orazio Gentileschi, Pierre Paul Rubens, Antoine van Dyck et Mattia Preti.i.

La Vierge à l’Enfant, Saint Jean et Saint Georges

Le tableau est attribué à Giovanni Battista Paggi** et représente la Vierge et l’Enfant, Saint Georges et Saint Jean Baptiste dans l’adoration. Dans la partie basse à gauche de la peinture apparaît le Palais dans les premières décennies du XVIIe siècle, avec la façade peinte à fresque par Lazzaro Tavarone. Dans l’œuvre deux emblèmes se rencontrent, celui de la Vierge Reine de Gênes et l’emblème antérieur de Saint Georges. Aujourd’hui, il est conservé dans la Sala dei Protettori au-dessus de la cheminée réalisée par Della Porta.

**Giovanni Battista Paggi (1554–1627) Disciple de Luca Cambiaso, à qui il est resté lié pendant une longue période, fut obligé de quitter Gênes en 1580. Il s’installa à Florence où il travailla pendant une vingtaine d’années à la cour des Médicis, atteignant une considérable position de prestige. De retour à Gênes vers 1600 avec une solide réputation, il s’affirma pendant plus d’une décennie comme représentant influent et chef de file d’un secteur remarquable de la peinture locale. Parmi les œuvres réalisées après le retour définitif à sa terre, Le Martyre de Sainte Ursula et des Vierges dans le Dôme de Savone, datable d’environ 1600, Vénus et l’Amour au Palazzo Bianco avec la Flagellation, contemporaine de Notre-Dame du Rosaire de l’Académie ligure des Beaux-Arts. Plusieurs de ses peintures se trouvent dans les églises génoises, y compris la Mort de Sainte Claire dans la Basilique Santissima Annunziata, la Crèche dans l’Albergo dei Poveri, la Communion de Saint Jérôme dans l’église de San Francesco da Paola.

LA CHEMINÉE

L’œuvre la plus précieuse de la Sala dei Protettori est la cheminée réalisée par Giacomo Della Porta* vraisemblablement en 1554. Le mystère du feu constitue le point de départ de la décoration de la cheminée avec des pilastres cannelés, se terminant à patte de lion, reposant sur un sabot carré orné de têtes de lion ; les pilastres soutiennent une fine architrave au centre de laquelle, entre deux frises stylisées de flammes, il y a une cartouche gravée de la devise « Quid magis potuit ». Sur l’architrave, deux urnes sont placées sur les côtés ; au centre se trouve un trophée triangulaire flanqué de deux figures féminines. La cheminée est surmontée par la représentation de Jupiter Tonnant**. Le médaillon bas-relief représente le sacrifice de Mucius Scaevola***. La dernière restauration de la cheminée remonte à 2008.

*GIACOMO DELLA PORTA Membre d’une famille de sculpteurs comâsques, il probablement commença comme plâtrier et réalisa ses premières œuvres à Gênes. Sa présence à Rome est documentée depuis 1559 ; là, il collabora d’abord avec Guidetto Guidetti dans les œuvres au Capitole, à la Basilique de Sainte Marie Majeure et au Palazzo della Sapienza. Ensuite, il s’affirma avec l’élection du pape Grégoire XIII (1572–1585) et, au cours de son pontificat, il construisit la chapelle grégorienne de Saint Pierre au Vatican, l’église de Santa Maria ai Monti (1580), et travailla à l’Église de Jésus, pour laquelle il compléta la façade, le dôme et les chapelles (1573–1575). À la même époque, il entreprit aussi une série d’ouvrages visant à l’aménagement urbain des places et à la construction de célèbres fontaines pour Piazza dell’Aracoeli, Piazza Colonna, Piazza Navona, Piazza del Popolo, Piazza della Rotonda, Piazza Mattei (la célèbre Fontaine des Tortues). Avec Sixte V (1585–1590), il s’occupe avec Domenico Fontana, de compléter le dôme michélangelesque (1588–1590) pour la basilique vaticane qui était resté inachevé après la mort de Michel-Ange Buonarroti. Dans ces années, il travailla également à l’église Saint Louis des Français, au Capitole (façade du Palais sénatorial, escaliers et « cordonata ») et à San Giovanni dei Fiorentini. Il termina son activité sous Clément VIII avec la Villa Aldobrandini à Frascati et la Chapelle Aldobrandini à Santa Maria Sopra Minerva (1600–1602).

**Le dieu le plus important du panthéon latin dérive d’un être céleste suprême de la tradition indo-européenne, comme l’indiquent son nom, tiré d’une racine indiquant le ciel lumineux, et ses épiclèses, telles que Lucetius (« de la lumière »), Fulgurator (« de la foudre »), Tonans (« tonnant »), Pluvius (« qui envoie la pluie »). Conçu comme le souverain du monde, il était vénéré au sommet des montagnes et invoqué pour garantir les alliances, les serments, les frontières, les lois. Les villes latines l’élevaient à symbole et garantie de l’unité politique confédérale. Ses temples les plus anciens étaient, en plus du temple du Capitole, celui dédié à Jupiter Férétrien (également sur le Capitole) et celui de Jupiter Stator (« se tenant debout »), près de la Porta Mugonia sur la vie du Palatin. Mars, Quirinus et Jupiter formaient une ancienne triade ; plus récente était celle formé avec Minerve et Junon, vénérée dans le temple du Capitole.

***Caius Mucius Scaevola (dont le vrai nom était Mucius Cordo) est le protagoniste d’une célèbre légende romaine d’où dérive le dicton « mettre sa main au feu pour quelque chose dont on est absolument sûr ». On dit qu’en 508.C av. J.-C., pendant le siège de Rome par les Étrusques commandés par Porsenna, la situation pour Rome était désespérée, la nourriture commençait à manquer, la population était épuisée et les troupes démoralisées. Un jeune aristocrate, Mucius Cordo, s’offrit au Sénat pour tuer le commandant étrusque. Après avoir obtenu l’autorisation, Cordo s’infiltra dans les lignes ennemies grâce à son origine étrusque, armé seulement d’une dague, et atteignit le camp de Porsenna. Mucius le trouva et le frappa, mais se rendit vite compte qu’il s’était trompé : celui qu’il avait tué n’était pas le commandant étrusque, mais son scribe. Mucius fut immédiatement capturé par les gardes du commandant et amené devant Porsenna ; le jeune Romain n’hésita pas à dire « Je voulais vous tuer ! Mais ma main s’est trompée et maintenant je la punis pour cette erreur impardonnable ! ». Après avoir dit cela, il mit sa main droite dans un brasier où le feu brûlait et ne l’enlevait pas, jusqu’à ce qu’elle fût complètement consommée, et à partir de ce jour le courageux Romain est devenu connu comme Mucius Scaevola (Mucius le gaucher).

Palazzo San Giorgio - La facciata

À l’extérieur

À l’extérieur

Au premier coup d’œil

En 1570, le Palais fut soumis à des travaux d’expansion et de rénovation radicaux qui en changèrent complètement l’apparence, en incorporant l’ancienne structure dans la nouvelle. Le nouveau bâtiment se développait vers la mer et avait une forme extérieure compacte et homogène, avec des façades décorées dans le style de l’architecture de la Renaissance génoise, dont une spectaculaire décoration de fresques. Au début du XVIIe siècle, les patrons de la Banque de Saint Georges décidèrent de confier à Lazzaro Tavarone la tâche de peindre à fresque la façade donnant sur la mer du Palazzo San Giorgio, en remplacement d’une précédente décoration réalisée en 1591 par Andrea Semino qui n’avait pas eu la faveur des notables.

Les travaux de restauration guidés par Tavarone commencèrent en 1606 et se terminèrent en 1608.

Depuis lors, la façade de Palazzo San Giorgio qui donne sur la mer abrite les représentations de Saint Georges et du Dragon, Janus à deux visages, Neptune, Caffaro, Andrea Doria, Simon Boccanegra, Guglielmo Embriaco, Christophe Colomb et Biagio Assereto, à savoir les symboles de la puissance et de la richesse que Gênes avait conquises au fil des siècles en naviguant sur les mers.

La restauration suivante de la façade du Palais est datée de 1912 et elle fut réalisée par Lodovico Pogliaghi qui, au nom du Consortium Autonome du Port, repeignit les décorations de la façade orientée vers la mer. Plus tard, elle fut à nouveau décorée de fresques par le peintre Raimondo Sirotti en 1992, à l’occasion des célébrations de Christophe Colomb. Des œuvres d’égale importance, dont un édicule du XVIe siècle et une plaque dédiée à Nazario Sauro, se trouvent également le long des trois autres façades du Palais.

Il est à noter que devant la façade nord, située à un niveau plus bas que la Piazza Caricamento, il y a les restes de colonnes en tambours blancs et noirs qui faisaient partie de l’extension datant du début du XVIe siècle et une petite porte au-dessus de laquelle il y a des traces délavées de fresques du XVe siècle.

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La decouverte de l’exterieur

Christophe Colomb (1451/1506)

Christophe Colomb naquit à Gênes en 1451, de Domenico Colombo et Susanna Fontanarossa.

Les informations sur son enfance sont peu nombreuses, mais il est certain qu’il commença à naviguer très jeune, probablement à l’âge de quatorze ans. Il se tourna bientôt vers le commerce, au service de plusieurs familles génoises : Centurione, Di Negro, Imperiali et Spinola. Ses voyages le conduisirent jusqu’à Lisbonne, où il s’installa temporairement. Il retourna une dernière fois à Gênes pour se marier, mais peu après le mariage, il déménagea avec sa femme Filipa Moniz Perestrello à Madère, où il essaya de se consacrer au commerce par ses propres moyens, sans grand succès. Enfin, il quitta Madère pour retourner au Portugal. Il est bien connu que Christophe Colomb dut faire face à des luttes et des rejets avant de faire approuver son projet. Ce qui est certain, c’est qu’un accord fut signé avec les souverains espagnols le 17 avril 1492. Colomb quitta le port de Palos de la Frontera le 3 août de cette année-là, avec un navire nommé Santa Maria, et deux caravelles, la Pinta et la Niña. Le 12 octobre, Christophe Colomb débarqua sur une île des Bahamas qu’il nomma San Salvador. Après son quatrième voyage, il décida de se retirer de la vie publique et de s’installer à Valladolid, où il mourut en 1506.

Andrea Doria (1466-1560)

Andrea Doria naquit 15 ans après Christophe Colomb (Oneglia, 1466) et devint amiral de la Méditerranée, naviguant pendant plus de cinquante ans au service des rois et des empereurs. Il se consacra à une carrière militaire et, en 1512, il prit le commandement des troupes génoises jusqu’à ce que la ville soit conquise par les Espagnols en 1522. Après une brève période passée au service des Français, Doria restaura la République de Gênes en 1528.

Biagio Assereto (1383-1456)

Il naquit à Gênes, vers la fin du XIVe siècle. En 1423, il fut nommé chancelier de la République pour la première fois. En août 1435 et bien que sa nomination ait été contestée par les nobles génois, il dirigea la flotte génoise envoyée en aide à la garnison de Gaeta, assiégée par les Aragonais. Le 5 août 1435, il vainquit les Aragonais dans la bataille navale de Ponza, en faisant prisonniers le roi Alphonse, son frère Jean de Navarre, l’infant Enrico, le vice-roi de Sicile et de nombreux autres nobles napolitains et aragonais.

La victoire de Ponza marqua l’apogée de la renommée et de la gloire de Biagio Assereto. Cependant, la plus grande reconnaissance fut celle de Milan et de Gênes et, en effet, il reçut le fief de Serravalle en 1435. La ville de Gênes lui rendit également hommage en lui donnant à perpétuité l’une des clés du trésor enlevé à Alphonse d’Aragon et conservé dans la cathédrale de Gênes

Simone Boccanegra (1363)

Il fut le premier doge populaire à perpétuité de la ville de Gênes. Sa nomination, en 1339, marqua le début de l’ère des « Doges à perpétuité » et de l’hégémonie populaire qui caractérisait le gouvernement de la République de Gênes.

Guglielmo Embriaco (seconde moitié du XIe siècle – première moitié du XIIe siècle)

Connu sous le nom de Testa di Maglio, père fondateur (m. 1102) des Embriaci ; à la tête d’une expédition organisée par Gênes, il débarqua à Jaffa en 1099. La tradition lui attribue un rôle majeur dans la conquête de Jérusalem, en tant que créateur, lors du siège, d’une tour mobile. En 1101, il conquit Tyr et Césarée et le butin de guerre fut un grand vase (la Bassine Sacrée) dans lequel on croyait que Jésus avait mangé l’agneau pascal ; la Bassine Sacrée est conservée dans le trésor de la Cathédrale Saint Laurent de Gênes.

Caffaro (1080-1164)

Caffaro fut l’auteur des Annales, une source très précieuse pour la reconstruction du Moyen Âge à Gênes. Il s’enrôla aux côtés de Guglielmo Embriaco pour aller au secours de Godfrey de Bouillon et de ses croisés.

Dans le portique qui, à l’époque médiévale, servait d’entrée principale du Palais et qui donnait sur la Ripa Maris, au sommet de l’ogive du portail central figure la plaque en latin qui raconte l’histoire de la fondation du bâtiment. La traduction italienne du texte est placée à droite du chambranle.

En dessous, il y a une tête de lion du XIIIe siècle qui, selon la tradition, provient de Constantinople.

Deux autres plaques rappellent des événements qui sont liés à l’histoire du Palais. La première évoque la présence au Palazzo San Giorgio de Marco Polo, qui aurait dicté Le livre des Merveilles à Rustichello de Pise.

La seconde plaque date de 1632 et rappelle l’interdiction pour tout fonctionnaire de la Banque (voir officiel) d’exiger des prix au-delà des justes taxes. Devant la façade nord, située à un niveau plus bas que la Piazza Caricamento, il y a les restes de colonnes en tambours blancs et noirs qui faisaient partie de l’extension datant du début du XVIe siècle et une petite porte au-dessus de laquelle il y a des traces délavées de fresques du XVe siècle.

Édicule de Notre-Dame de l’Assomption

À l’arrière du Palazzo San Giorgio, en direction de la place Raibetta, se trouve un édicule de l’Assomption de la Vierge Marie datant du XVIIIe siècle. Deux anges ailés offrent des plateaux remplis de fleurs à la Vierge, dont la statue se trouve dans une niche protégée par une grille en fer. Sous le fronton ondulé se trouvent une coquille et deux têtes d’angelots. Au-dessus, deux autres têtes d’angelots ailés ornent le profil. Plus haut, deux anges en vol tiennent la grande couronne de la Vierge Reine de Gênes. Au sommet, le monogramme de la Vierge sculpté dans une coupe florale à rayons domine le baldaquin doré et orné de frises florales. Sur le cartouche, la mention : “Viciniae Opifices / Sibi Svisqve“.  Le récit d’Alizeri mentionnait également une autre inscription : “Pulchra ut Luna“, qui a maintenant disparu.

La loggia

La loggia

Au premier coup d’œil

La loggia se compose d’un corps rectangulaire intérieur (d’un côté duquel on accède au premier étage) et de deux loggias latérales. Les décorations murales des loggias sont constituées de petits carreaux blancs, verts et noirs. Dès la fin des carreaux commencent peintures à fresque jaunes et blanches, bordées par une frise avec les armoiries des familles nobles génoises et des notables de la Banque. Le long des loggias latérales, il y a des bancs d’ardoise. Le plafond se compose de poutres en bois. La loggia abrite certaines des œuvres les plus précieuses du Palais, qui sont listées et décrites ci-dessous.

La decouverte de loggiato

La Vierge Reine de Gênes

Palazzo San Giorgio - La Madonna Regina di Genova

La statue de la Vierge Reine de Gênes fut sculptée dans la première moitié du XVIIe siècle par Bernardo Carlone.

La sculpture, initialement placée sur la « Porta del Mare » (« Porte de la Mer ») ou « Porta della Lanterna » (« Porte Lanterne »), était devenue un point de référence pour les gens de mer.

Après les dégâts causés par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, elle a été restaurée en 1952 et placée au pied de la Tour des Pilotes lors d’une cérémonie solennelle de couronnement qui a été un véritable événement pour Gênes.

En 1998, à la suite du déménagement des pilotes dans la nouvelle structure de Molo Giano (ensuite tragiquement effondrée dans l’accident de 2013), on a décidé de déplacer la statue à l’intérieur du Palazzo San Giorgio pour la préserver des dommages causés par le sel et les conditions météorologiques.

À côté de la peinture de Saint Georges démonté sont murés deux plaques. La première prise des Pisans du Château de Lerici* (1251) et la deuxième (1632) qui avertit les fonctionnaires de la Banque de ne pas prendre de prix en plus du paiement des impôts, ainsi que la plaque placée à l’entrée à l’arrière du Palais.

Sur l’architrave du portail en pierre noire au fond de la Loggia, on peut lire la phrase « Officium MDXXXI instauravit » (bureau installé en 1531).

Dans la deuxième loggia à la gauche, on retrouve les mêmes motifs décoratifs des murs et du plafond et des portails avec les armoiries de Gênes, qui remontent à la restauration du XVIe siècle. Les clefs de voute avec les armoiries de Gênes et le Saint Georges dans le style de Michele D’Aria remontent à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle. Dans la loggia il y a aussi une plaque de bronze qui commémore les travailleurs portuaires tombés pendant la Première Guerre mondiale

*Le château de Lerici est une fortification polygonale qui s’érige en position dominante sur le promontoire rocheux de l’anse de Lerici, dans la province de La Spezia. Le château fut construit à partir de 1152 et subit de nombreuses transformations par les républiques maritimes de Gênes et de Pise qui, pour sa position stratégique, se disputaient pour sa possession.

Les boîtes aux lettres anonymes

À droite, sous la première loggia, se trouvent les niches pour les « Avisi per Magistrato del Sale » (« Avis pour le Magistrat du Sel »), les « Avisi per Magistrati del 1444 » (« Avis pour les Magistrats de 1444 »), les « Avisi per Magistrato de Procuratori » (« Avis pour le Magistrat des Procureurs »), les « Avisi per Protettori » (« Avis pour les Protecteurs »), les « Avisi per Magistrato de Revisori » (« Avis pour le Magistrat des Reviseurs ») et une plaque concernant la vente de divers octrois (XVIIIe siècle). Les boîtes étaient utilisées pour poster les lettere orbe, c’est-à-dire des signalisations anonymes sur les défauts de la Banque de Saint Georges.

San Giorgio démonté – Dérivation d’un exemple de peinture de la Vallée d’Aoste du Château de Fénis, présente dans deux versets du poète Carducci et réalisée lors de la restauration effectuée par Alfredo D’Andrade.

Giosuè Carducci (1835–1907), prix Nobel de littérature en 1906, était un poète classiciste et politique par excellence. Parmi ses œuvres, six recueils en vers : Rime, Poesie, Odi barbare, Giambi ed epodi, Rime Nuove, Rime e ritmi. Il a vigoureusement défendu la préservation du Palazzo San Giorgio au moment du débat dans lequel certains auraient voulu le démolir parce qu’il était un obstacle au développement du réseau routier génois de l’ouest vers l’est.

Reliefs Saint Georges – Relief de marbre du XVIe siècle représentant Saint Georges battant le dragon.

L’atrium

L’atrium

Au premier coup d’œil

L’atrio di Palazzo San Giorgio, così come lo vediamo oggi, è frutto del restauro novecentesco di Alfredo D’Andrade che decise di aprire in facciata il portone principale di ingresso dell’edificio.

Dans l’atrium, à l’intérieur d’un écrin, est conservé l’emblème héraldique des conservatoris maris, attribué au Consortium Autonome du Port avec de lettres royales du 2 décembre 1926.

Alla scoperta dell’atrio

Le portail d’entrée côté mer a été ouvert à la demande du Consortium Autonome du Port, fondé en 1903, et l’architecte Marco Aurelio Crotta*, pour le compte d’Alfredo D’Andrade, a conçu le grand escalier d’accès à la Sala delle Compere. Pour l’ouverture de l’escalier on a sacrifié les anciennes « sacristies » de la Banque, mais surtout on a inversé l’orientation du Palais qui, avec cette innovation, pour la première fois dans son histoire, se tournait au port plutôt qu’à la ville.

*MARCO AURELIO CROTTA (1861-1909)
Né à Gênes dans une famille d’origines modestes, il quitta rapidement l’école et commença à travailler comme garçon et commis. Compte tenu de sa prédisposition au dessin, quelques amis (en particulier l’architecte Giovanni Campora) l’encourageaient à reprendre ses études, en l’aidant économiquement. Grâce à eux, il put fréquenter l’Académie ligure des Beaux-Arts et obtenir le diplôme d’architecte. Il commença son activité en collaborant avec Campora lui-même, en particulier dans la restauration de bâtiments. Pour ses compétences de dessin, il fut chargé par Alfredo D’Andrade (qui depuis 1884 était délégué à la conservation des monuments du Piémont et de la Ligurie) de réaliser les études et les projets de restauration de nombreux bâtiments en territoire ligurien et piémontais. Dans les années 1890, il collabora à la restauration du Palazzo San Giorgio et de la cathédrale de San Lorenzo à Gênes avec D’Andrade, qui apprécia grandement sa profonde connaissance de l’art médiéval.

La Sala delle Compere

La Sala delle Compere

Au premier coup d’œil

Du sommet de l’escalier d’honneur, conçu par l’architecte Marco Aurelio Crotta, on entre dans la Sala delle Compere, également appelée Sala delle Congreghe, un espace grandiose dont la construction fut commandée par la Banque de Saint Georges au XVe siècle pour recevoir le Grand Conseil, composé d’environ quatre cents membres.

À l’époque de la Banque, les sièges du bureau du trésorier général et des notaires chargés de rédiger les documents et de les conserver étaient alignés le long du périmètre de la Salle. Les murs sont aujourd’hui encore divisés en deux niveaux de niches superposées, séparés par un encadrement blanc qui ne s’interrompt qu’à l’édicule centrale qui abrite la statue de Battista Grimaldi. Les statues de marbre représentent les protecteurs de la Banque de Saint Georges.

Le Salle abrite, entre autres, la toile de Domenico Piola représentant Saint Georges dans l’adoration de la Vierge Reine de Gênes, deux peintures du XVe siècle et deux plaques célèbres, la première qui reproduit la lettre écrite par Christophe Colomb aux seigneurs de l’Office de Saint Georges, la deuxième consacrée à la première journée de la Conférence internationale de 1922 qui a eu lieu dans le Palais.

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La decouverte de Sala delle Compere

La Banque de Saint Georges honorait ses bienfaiteurs en chargeant les sculpteurs les plus connus de l’époque de réaliser plaques commémoratives ou effigies en buste ou en pleine longueur (debout ou assis) en fonction du montant du legs qui avait été accordé en faveur de la Banque. Beaucoup de statues, qui sont placées sur deux rangées de niches et sur trois côtés de la salle, aujourd’hui sont mutilées et endommagées : pendant la Seconde Guerre mondiale, le Palazzo San Giorgio et surtout la Sala delle Compere ont été presque entièrement détruits par les bombardements qui ont frappé Gênes et son port en 1942.

Sala delle Compere ou delle Congreghe

Ci-dessous la liste des bienfaiteurs de la Banque représentés dans les statues et leurs auteurs.

Statue de G. B. Grimaldi sculptée par G. B. Perolli da Crema en 1565
Statue de Ansaldo Grimaldo sculptée par G. B. della Porta en 1536
Statue de Pietro Gentile sculptée par Giovanni Carlone en 1539
Statue de Giulio Da Passano sculptée par Giacomo Parraca da Valsoldo en 1583
Statue de Manfredo Centurione sculptée par Taddeo Carlone en 1602
Statue de Andrea De Fornari sculptée par Tommaso Orsolino en 1663
Statue de Angelo Chioccia sculptée par Tommaso Orsolino en 1671
Statue de Francesco Oncia sculptée par Giuseppe Orsolino en 1582

Statues d’artistes anonymes ou mineurs

Leonardo Spinola (1524)
Filippo da Passano (1553)
Paolo D’Oria Ceva (1568)
Brancaleone D’Oria (1574)
Raffaele Salvago (1581)
Giuliano di Negro (1624)
Antonio Giustiniani (1644)
Giovanni Battista Lomellino (1663)
Paolo Invrea (1664)
Lazzaro D’Oria (1603)
Baldassarre Lomellini (1663)
Giovanni Durazzo (1634)
Antonio Da Passano (1583)

Un large couloir appelé Manica Corta

Dans le passé, c’était le vestibule de la Sala delle Compere ou delle Congreghe, bien qu’avant l’expansion du XVIe siècle il faisait déjà partie du Palazzo del Boccanegra. La salle est décorée de quatre statues de marbre sculptées par Gian Giacomo Della Porta et Bernardino di Novo.

  • Statue de Gerolamo Gentile sculptée par Gian Giacomo della Porta en 1538
  • Statue de Gioacchino Da Passano sculptée par Gian Giacomo della Porta en 1545
  • Statue de Giano Grillo sculptée par Gian Giacomo della Porta en 1553
  • Statue de Giovanni Battista Lercari sculptée par Bernardino di Novo en 1558

Au centre, sur le côté droit, ressort le portail grandiose en pierre noire avec bas-relief en marbre de Saint Georges, l’emblème de la Banque au XVIe siècle.

Les sculpteurs les plus célèbres

Taddeo Carlone (ou Carloni) – Fils de Giovanni, né à Rovio (Mendrisio), près du lac de Lugano en 1543, suivit son père, sculpteur, et son frère Giuseppe à Gênes après le milieu du siècle. En 1574, il construisit avec Bernardino da Nove et Gian Giacomo Valsoldo le monument funéraire de Ceba Doria à Santa Maria della Cella, à Sampierdarena, et en 1576 (dans la même église) celui de Gian Battista Doria. En 1575, il travailla à la décoration de la façade (les mascarons et le portail) du palais de Nicolò Grimaldi, puis Doria Tursi (Gênes, via Garibaldi) et la villa de Fassolo, pour le compte de Giovanni Andrea Doria, pour qui il continuera à travailler aussi dans les années suivantes. En 1578, l’artiste reçut des Padri del Comune la mission de la fontaine de la Piazza Soziglia ; pendant la période de peste de 1578–1579, il se retira au couvent de San Francesco a Castelletto (détruit en 1798), où il conçut et construit six chapelles de la nef gauche de l’église.

Giovanni Giacomo Della Pòrta – Sculpteur et architecte (Porlezza vers 1485 – Gênes 1555). À partir de 1513, actif à Gênes, il travailla ensuite à Crémone (sarcophage des Saints Pierre et Marcellin à Saint Thomas) et, de 1524 à 1528, il fut architecte de la cathédrale de Milan. Encore à Gênes (1531), avec diverses aides, il exécuta une série d’œuvres (ciborium et autel de la chapelle de Saint Jean Baptiste dans la Cathédrale, deux statues pour le Palazzo San Giorgio, etc.).

Bernardino di Novo,, fils de Matteo, fut actif à Gênes au milieu du XVIe siècle, souvent en collaboration avec Taddeo Carlone et Giovanni Giacomo Paracca Valsoldo. Avec Giovanni Carlone, il exécuta la statue de Cattaneo Pienli, située dans l’atrium du Palazzo Tursi.

Plaque de Christophe Colomb

Il s’agit d’une lettre de Christophe Colomb adressée à la Banque de Saint Georges avec l’offre de dîme* à l’Institut (1502).

Dixième partie de la récolte, du produit net de la terre, du revenu d’autres activités, payée, selon les temps et les peuples, comme un hommage au propriétaire privé, au seigneur féodal, à l’État, à l’église (dîme ecclésiastique), ou même (parmi les anciens Grecs et Romains) à une divinité.

Plaque de la Conférence internationale de 1922

La plaque rappelle la présence au Palazzo San Giorgio de la Conférence internationale de 1922. Tenue à Gênes, y participaient les principaux représentants des gouvernements européens, y compris ceux des pays vaincus de la Première Guerre mondiale. Parmi les personnalités les plus importantes présentes à la Conférence figuraient le Premier ministre britannique Lloyd George et les ministres des Affaires étrangères de la République de Weimar et de l’Union soviétique, Rathenau et Tchitchérine.

La Vierge Reine deGênes à l’Enfant et Saint Georges – Domenico Piola 1671**

En 1637, la République de Gênes célébrait le couronnement de la Vierge Reine de Gênes. C’était un expédient qui permettait à la République de Gênes d’avoir la priorité sur les monarchies pendant les processions et les défilés des cérémonies d’État.

À partir de cette date, la Reine est représentée avec la Couronne, le Sceptre et les Clés de la ville et devient l’effigie des monnaies de la République. Le Doge continua à être le chef de la République et à être également représenté avec les mêmes symboles que la Vierge Reine de Gênes et avec la cape d’hermine.

** Domenico Piola (Gênes, 1627 – Gênes, 8 avril 1703) était un peintre italien, l’un des principaux représentants du baroque génois. Fils du marchand de textile Paolo Battista, Domenico était le frère des peintres Pellegro (1617–1640) et Giovanni Andrea. Ses oncles paternels étaient Giovanni Gregorio et Pier Francesco, également peintres. Il a d’abord été apprenti dans l’atelier de son frère Pellegro et à sa mort il est passé à l’atelier de Giovanni Domenico Cappellino.

Les armoiries de Gênes et les symboles de la Justice et de la Forteresse (huile sur toile – 3,20 x 3,50 m) – Anonyme de la fin du XVe siècle. ***

Composition picturale du XVe siècle représentant l’Ange de la Paix qui soutient les armoiries de Gênes, côtoyée des figurations de la Forteresse et de la Justice.

*** Les armoiries de Gênes – Le drapeau de Saint Georges (une croix rouge sur fond blanc), symbole de la République de Gênes, a été utilisé au moins depuis 1113. Au Moyen Age, le drapeau du Saint qui a vaincu le dragon accompagnait et protégeait les soldats dans les croisades. Les Génois, qui se déplaçaient sous l’étendard du Saint, ont pu se distinguer dans la guerre à un point tel que les musulmans n’avaient qu’à entrevoir le drapeau avec la croix pour se tenir à l’écart de leurs navires. Une caractéristique qui aurait incité une puissance européenne médiévale comme l’Angleterre à « emprunter » la bannière génoise de Saint Georges afin de hisser le drapeau sur ses navires. De 1190, le drapeau de Saint Georges a ainsi également protégé les flottes anglaises se déplaçant dans la région méditerranéenne.

Saint Georges des Génois et l’emblème de la Banque (huile sur toile – 3,20 x 2,20 m) – Francesco de Ferrari (également appelé Francesco De Pavia) – 1491.****

Composition picturale du XVe siècle représentant l’emblème du Banque avec le Saint Georges combattant.

**** DE FERRARI, Francesco (également appelé Francesco da Pavia) – Fils de Bartolomeo, il est vraisemblablement né à Pavie vers 1454 (Alizeri, 1873, II, p. 86) et pratiquait l’art de la peinture à Gênes, où il arriva très jeune et obtint la citoyenneté en 1479.
Ses informations sont souvent rapportées par des sources génoises (presque toutes publiées par l’historien Alizeri) pendant une période de 1476 à 1495.

Palazzo San Giorgio - Sala del Capitano

La Sala del Capitano

La Sala del Capitano

Au premier coup d’œil

La Sala del Capitano del Popolo est dédiée à Guglielmo Boccanegra, Capitaine du Peuple qui en 1260 a chargé Frère Oliverio de construire le Palazzo San Giorgio. La Sala del Capitano, avant la restauration du XXe siècle, était divisée en trois espaces distincts et est le résultat d’une réinterprétation de la volumétrie du palais par Alfredo D’Andrade, qui était en charge de la restauration du bâtiment.

La polychromie de la céramique choisie par D’Andrade reprend d’anciens motifs génois. Au centre, à l’intérieur de niches peintes (une seule est en marbre), on trouve les statues des bienfaiteurs de la Banque di Saint Georges. Le plafond de la salle est en bois, avec des poutrelles récurrentes, entaillées sur fond rouge. La salle est complétée par une grandiose table en bois et deux lustres en bronze qui sont une copie d’un lustre original de 1300 conservé dans l’Église de Saint Georges à Castiglione Olona.

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La decouverte de Sala del Capitano

Les statues des « méritants » de la Banque de Saint Georges dans la Sala del Capitano sont placées le long des murs dans l’ordre suivant, en entrant de la droite :

Luciano Grimaldi par Antonio Della Porta, appelé Tamagnino (1479), Eliano Carocci degli Spinola di San Luca (statue assise) par Alessandro Scala da Carona (1533).

Vers le coin des murs sont alignés huit pierres tombales datées de 1432 à 1475, dédiés aux différents bienfaiteurs : Brancaleone Doria, G. Spinola, Agostino et Giovanni De Mari, Andrea Doria, Ottaviano Grimaldi, Antonio Luciano et Raffaele Spinola. Sur chacune de ces pierres tombales on voit les armoiries des familles. Les statues du célèbre Michele D’Aria sont disposées entre les fenêtres du mur est et, dans l’ordre, représentent : Luciano Spinola (1473), Francesco Vivaldi (1473), célèbre pour avoir inventé l’intérêt multiple ou composite, Domenico Pastine. Six autres pierres tombales se trouvent sur les murs, dont une dédiée à Ottaviano Fregoso.

Sur le mur nord, Francesco Lomellino (1509) de Pace Gaggini et Antonio Doria (1509) de Tamagnino.

Sur le mur ouest, Melchiorre Negrone (1572) de Battista Perollo et Ambrogio Di Negro (1490), commissaire de la Banque de Saint George en Corse, de Michele D’Aria.